Donald Trump : un novice sur le plan militaire ?




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Le Président Georges Herbert Walker Bush des USA (1988-1992),                                                                visitant les troupes américaines stationnées en Arabie Saoudite,                                                                en  prélude à la première guerre du golfe contre l’Irak en 1991.

Une troisième guerre du golfe en vue ?

Une guerre majeure semble se  préparer au moyen orient.  Après la première guerre du golfe  qui a opposé une coalition menée par les Etats-Unis à  l’Irak en 1991, la seconde guerre du golfe  qui a encore opposé une coalition menée par les Etats-Unis à  l’Irak en 2003, une troisième guerre du golfe est peut-être en vue, qui va opposer cette fois les Etats-Unis  (et ses alliés du golfe notamment l’Arabie Saoudite)  à l’Iran.

Les américains soupçonnent l’Iran à travers le développement de son programme  nucléaire, de vouloir se doter de la bombe atomique.  L’Iran dément, et dit vouloir uniquement produire de l’électricité. Des sanctions économiques ont été imposées dans un premier temps, car le pays  refusait de laisser l’AIEA vérifier ses installations. Puis sous le Président Obama, un accord fut trouvé et les sanctions levées.

Mais le Président Trumpa trouvé que l’accord donnait trop de marges de manœuvre à l’Iran. Il a ainsi posé douze conditions drastiques à  l’Iran assorti d’un ultimatum. L’Iran a refusé de s’y soumettre. Des sanctions encore plus dures que les premières ont donc été imposées par les USA. L’Iran ne peut plus vendre son pétrole. Tout pays qui en achètera sera  lui-même frappé de sanctions américaines. Le pays est asphyxié.

En représailles, l’Iran a  averti qu’il  « fermera »  le détroit d’Ormuz, ce petit passage de mer par lequel transite  le pétrole vendu  par les pays du golfe.  Depuis c’est l’escalade verbale, appuyé côté iranien par des actions militaires contre lesquelles les USA n’ont encore pas réagi.  Mais ils renforcent leurs troupes dans le golfe.  Vont-ils ou non finir par frapper ?

La croissance ivoirienne exposée ?

Quoique lointaine, cette guerre va impacter l’économie ivoirienne. Que ce soit directement ou via la banque islamique de développement dont elle est le principal contributeur, l’Arabie Saoudite finance des projets majeurs en CI. La toute récente tournée du Président dans ce pays s’est soldée  par d’importants accords.

On sait par exemple que le prochain CHU d’Abobo sera construit sur financement saoudien.  La mise en  œuvre de tous ces accords (les décaissements) risque de ne  pas être à l’ordre du jour pour un «  certain temps », si ce pays est engagé dans une confrontation d’envergure.

Ensuite comme tous les pays du monde, la CI souffrira d’une hausse des cours du pétrole. En 2008, le prix du baril a culminé à 150 dollars. Des émeutes, dites « émeutes de la faim »  ont éclaté  un peu partout dans le monde (y compris en CI) suite à la hausse des prix des carburants dans un premier temps, puis de toutes les denrées alimentaires par voie de conséquence.


Les Etats-Unis ont-ils le droit d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme atomique ?

Faisons le parallèle avec le port d’armes. Aux USA chaque année on déplore plusieurs tueries de masse. Dans ce pays les armes sont en vente libre,  tout citoyen  peut en posséder s’il le désire. C’est un droit garanti par la constitution. Les USA sont le pays où nous avons plus d’armes en circulation, les armes sont banales dans le pays.  Résultat, la fréquence  des tueries de masse et des homicides.

Il risque d’en être exactement de même à l’échelle mondiale si on permettait à tous les pays qui le désirent de se doter de la bombe atomique. Elle n’a jamais plus été utilisée  depuis la seconde guerre mondiale. Mais plus il y aura de pays qui vont la posséder, plus le risque de son l’utilisation va s’accroitre.  Elle risque de devenir à terme  une arme banale à la portée de tout gouvernement. 

Les pays du moyen orient n’étant  pas des démocraties,  les soulèvements ne sont pas à écarter. En 2011 un vent de contestation a soufflé,  plusieurs régimes arabes ont été renversés. Ces pays ont connu des périodes de flottement avant de se stabiliser. Certains sont toujours en proie à des troubles. Que serait-il arrivé  si la bombe atomique était contenue dans leur arsenal ?Vivrons-nous dans un monde plus sûr si tous ces  pays possèdent  l’arme nucléaire ?


Le monde serait infiniment plus dangereux si on permettait à tous ces  pays de se doter de la technologie à même de leur permettre d’accéder à la bombe atomique.  En tant que première puissance, la  "nouvelle Rome" , les USA sont de facto les gendarmes du monde, il est de leur devoir d’empêcher l’Iran (et bien d’autres pays) d’accéder à la bombe atomique, y compris par la force.


L’Iran montre ses muscles

Les Iraniens semblent décidés à perturber le commerce mondial du pétrole. Après avoir torpillé des navires  pétroliers dans le détroit d’ormuz, l’Iran a commencé à saisir les navires qui ne sont pas accompagnés par une escorte militaire  (car entre temps les USA ont déployé des navires dans ce passage pour protéger les navires marchands). L’Iran a aussi abattu un drone américain dans la zone qui faisait de la surveillance, sans aucune réaction des Etats Unis.

Le 14 Septembre dernier,  l’Iran lance des missiles sur des installations pétrolières vitales pour l’Arabie saoudite , ce qui a occasionné un repli de moitié de la production de ce pays et une flambée des prix du pétrole, l’Arabie Saoudite étant le premier producteur mondial.

Cette attaque lève un coin du voile sur la portée et la précision des missiles iraniens, capables de frapper des objectifs à plus de 200 km. L’attaque a montré aussi la vulnérabilité des installations saoudiennes, désormais à portée de main des missiles iraniens sans que la réciproque soit vraie. Car les Saoudiens ont toujours sous-traitée leur défense aux Américains. Mais les Américains ne réagissent pas, ce qui est difficilement compréhensible. 


Le Président Trump : un novice sur le plan militaire ?

La  question se pose. L’absence de réaction des Etats-Unis suite au bombardement iranien des installations pétrolières saoudiennes ne s’explique pas. En visite en Arabie Saoudite au lendemain de cette attaque pour rassurer les Saoudiens, le secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères Mike Pompeo, a parlé de trouver une « solution pacifique » à la crise.  Cette réaction plutôt molle est  un aveu évident de faiblesse.

Le Président Trump parle de conclure un « deal » avec les Iraniens. C’est de l’inexpérience totale. Jamais les Iraniens (ainsi que les Nord-Coréens)  ne renonceront à l’arme atomique, tout le monde le sait.  Si on veut réellement les en empêcher, il faut des frappes sur leurs installations, il n’y a pas d’autres options. Penser le contraire, c’est se bercer d’illusions. Les dictatures ne comprennent que le langage des rapports de force, pas autre chose.

Le Président Trump  promet à plusieurs reprises la « destruction totale » des ennemis de l’Amérique, mais n’en fait rien. Lorsque les actes ne suivent pas les paroles, vous perdez votre crédibilité. Souvent le meilleur moyen d’éviter une guerre c’est d' y aller.  En voulant absolument l’éviter, on ne fait que la retarder, chaque camp se renforce, ce qui  rend la confrontation finale plus dévastatrice. Il ne faut pas attendre que l'Iran de dote de la bombe atomique avant d'envisager l'option militaire. 

Le 10 Septembre 2019, le  président Trump  limogeait John Bolton,  son conseiller à la sécurité qui préconisait des frappes.  Tout le monde a alors applaudi,  ce conseiller avait la réputation d’être « un faucon ». Mais quatre jours après après, les installations pétrolières saoudiennes étaient attaquées,  preuve que  les Iraniens ont vu dans  ce limogeage la peur du président Trump à engager des actions militaires. Leur détermination s’est donc renforcée.


Aveu de faiblesse des Occidentaux


Lorsque l’Iran a saisi un pétrolier suédois battant pavillon britannique, le premier ministre anglais Boris Johnson a reconnu devant les députés que le pays était « démuni » pour affronter cette situation.  Les nations occidentales n’ont pas le courage d’affronter l’Iran dans le golfe. Leur impuissance est dangereuse, elle peut devenir source de désordre dans le monde. C’est ce type de complaisance qui a poussé Saddam Hussein à annexer le Koweit en 1990.

Des présidents américains tels que Ronald Reagan (1980-1988), Bush fils (2000-2008), et Bush père (1988-1992), auraient déjà frappé. Jeb Bush, le second fils Bush qui a été battu dans la campagne des primaires pour la présidentielle de 2016, avait promis d’utiliser la force contre la Russie et contre la Corée du Nord. C’était lui le meilleur candidat républicain.

Le Président Trump n’a pas l’étoffe d’un commandant en Chef. C’est juste un homme d’affaires que les circonstances ont placé à la tête de la première puissance. Il n’a aucune cohérence, il voit tout en termes de « deals », en termes de dépenses et recettes, son approche est strictement comptable et marketing.  Derrière tous ces discours, une peur l’anime quand les questions sont d'ordre militaire, ce que les Iraniens ont compris. Il compte sur les sanctions et les cyber attaques pour amener l'Iran à renoncer à ses prétentions nucléaires. Tout cela prendra du temps à agir, et pendant ce temps le pays s'approche chaque jour un peu plus de la bombe.

L’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis,  doutent désormais du soutien américain si l’Iran les attaquait. Pourtant des  porte-avions américains et leurs groupes de soutien sont positionnés dans le golfe, ainsi que quelque 3 000 hommes au sol en Arabie Saoudite.  Des frappes chirurgicales sont possibles à tout moment. Mais cela  semble ne plus effrayer l’Iran. L’Amérique du président Trump a perdu sa crédibilité militaire.  oceanpremier4@gmail.com

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