La démarche froide et glaçante de Soro Guillaume Kigbafori


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Soro Guillaume durant l’une de ses « crush party » en Europe l’année dernière.        L’homme se présente  comme « le choix des Ivoiriens » pour la présidentielle de 2020.




L’écoute des enregistrements attribués au député de ferké, Soro Guillaume, et la découverte des armes de guerre,  ont constitué un choc pour l’opinion, et jeté un froid sur les fêtes de fin d’année. Dans l’enregistrement, on peut  entendre l’homme détailler calmement et froidement une opération militaire  « dont  la puissance de feu sera telle que les gens vont se rallier »,  une opération qui  «  sera brève afin de ne pas s’enliser ».  


L’homme se prévaut du soutien de neuf sur dix des ex com-zone, ces commandants de zone du temps de la rébellion, qui font aujourd’hui tous parti de la haute hiérarchie de l’armée.  Enfin il se donne un maximum d’un an pour déclencher l’opération et «accéder à la magistrature ». Glaçant. Comment en est-on arrivé là ?


L’addiction


Esprit indépendant, caractère trempé, le député de ferké croit dur comme fer à son « destin présidentiel ».  La volonté de devenir un jour président n’a jamais abandonné ce garçon.  Cette addiction au pouvoir lui vient du temps où en tant que patron de la rébellion, il dominait sur le Centre, le Nord et L’ouest du pays,  soit plus de la moitié du territoire ivoirien.


Un embryon d’Etat avait été mis sur pied, avec la centralisation de la collecte des taxes,  des forces militaires qui faisaient aussi office de police, un personnel civil, une télévision, des représentants officieux dans certaines capitales africaines,  le tout chapeauté par un  « cabinet présidentiel ». Guillaume Kigbafori Soro faisait des tournées dans cette partie du pays, qui n’avaient rien à envier aux tournées présidentielles du point de vue de la mobilisation. Tous les 06 Août il s'adressait à la population dans un message en direct, et le lendemain soit le 07 Août, il présidait un défilé militaire.


En  2007, il fut nommé premier ministre suite aux  « accords de Ouagadougou ».  Ainsi il avait  à charge la politique économique, en plus de son pouvoir absolu dans la partie du pays que les autorités d’Abidjan ne contrôlaient  que sur le papier.  Il  a acquis une stature présidentielle  durant cette période (Avril 2007- Octobre 2010),  recevant les personnalités en visite dans le pays.  Il était plus en vue que le Président de la République.


Evidemment tout cela a créé une addiction.  L’homme veut retrouver la position qui lui a valu tant d’honneurs et de privilèges. Soro Guillaume est quelqu’un qui a exercé le commandement. Et ce n’est pas à 47 ans qu’il va prendre sa retraite.  Le Président de la République a clairement désigné son potentiel successeur. Ainsi les perspectives  s‘éloignent pour lui.  Il était inévitable qu’il tente  de  revenir par « tous les moyens ». En réalité le plan qu’il détaille dans l’enregistrement  audio était à prévoir, d'autant plus que le pouvoir avait connaissance de son implication dans les mutineries de 2017.



L’armée ivoirienne


Dans l’enregistrement  l’homme dit avoir le soutien de « 9 com zone  sur 10 ».  En fait il semble plutôt qu’ils l’aient  tous dissuadé de se lancer dans l’aventure parce qu’elle entrainerait des combats fratricides. L’armée ivoirienne s’est lourdement équipée ces trois dernières années, non pas à cause d’une éventuelle tentative de déstabilisation interne, mais du fait de la menace djihadiste.

  
Elle est  parfaitement outillée pour faire face à une mutinerie ou toute autre crise similaire. Les crises du type de celles  de 99 ou de 2002 seront très vite circonscrites. L’Armée ivoirienne a du métier pour traiter ces cas de figures désormais.  Le député Soro Guillaume  a vite compris  qu’il serait isolé dans son entreprise.  La cohésion de l’armée ne pourrait pas faire prospérer une insurrection militaire.  En revanche, la « disparition »  du président briserait cette cohésion et créerait « du vide », d’où l’attentat projeté contre le Chef de L’Etat.



Il semble que les armes découvertes dans la lagune à Assinie étaient destinées à l’attaque de la résidence présidentielle dans cette ville, où le Chef de l’Etat passe ses moments de villégiature, et durant lesquelles sa protection est certes importante, mais ne peut pas bénéficier du soutien des casernes  comme à Abidjan. 



Rappelons que cette  approche fut mise en œuvre par le président Kagamé en 1994. Son armée (le front patriotique rwandais), n’avait pas les moyens de l’emporter face à l’armée gouvernementale. Il a fallu abattre l’avion du président rwandais de l’époque, Juvénal Habyarimana.  La désorganisation et le flottement qui ont  suivi, ont permis à ces forces de progresser rapidement, et  prendre  la capitale Kigali. Mais dans l’intervalle le génocide s’est produit.


Au Mali également nous avons eu un scénario similaire. Dès qu’Ahmadou Toumani Touré fut renversé, les djihadistes qui étaient alors contenus par l’armée malienne sur la frontière algérienne, sont passés à l’offensive pour conquérir tout le Nord et le centre du Mali. Cela fut possible parce qu’en face l’armée était désorganisée, il fallait remettre en place de nouvelles chaînes de commandement. Et cela prend du temps.



Le  projet du député de Ferké Soro Guillaume Kigbafori est glaçant et  fait froid dans le dos, ce projet est tout simplement démoniaque. Il en dit long sur la « soif »  de  l’homme d’être président,  sur la profondeur de son addiction au pouvoir. 


Le  « régime de transition »


Des rumeurs font état que le nom du président Bédié serait cité dans la bande sonore, qui il faut le souligner,  n’a pas été présentée à la presse dans son  intégralité.  Le président Bédié aurait été  le  « président de la transition »   qui se serait mise en place. De par sa stature, il aurait apporté une caution morale au «régime». Si elles étaient  prouvées, ces informations encore une fois mettraient en lumière  le manque de lucidité du président Bédié. 


Comment peut-il croire un seul instant que Soro Guillaume va s’ingénier à monter toute l’opération pour laisser quelqu’un d’autre régner à sa place ? Ceux qui ont pensé  que de cette transition sortirait  un régime « démocratique » ont fait preuve d’une totale naïveté.  Soro Guillaume aurait rapidement reconstitué la cohésion de l’armée autour de lui, et  fait place nette en  mettant  tout le monde sur la touche.


L’individu  a toujours régné sans partage,  partout où il est passé, que ce soit en tant que SG de la fesci, ou patron de la rébellion. Partisan de la manière forte, il ne supporte aucune contradiction, il aurait  vite réduit au silence l'opposition.  Et sa présidence aurait été une présidence à vie, car l’homme est un putschiste dans l’âme.  Or un putschiste ne rend  jamais le pouvoir (Kagamé, Déby, Museveni, Obiang, Compaoré, etc……)


Il faut savoir qu’il n’avait pas été élu SG de la fesci.  Il n’était qu’un  « secrétaire de section »  et s’est auto proclamé SG car le poste était vacant suite au départ en Europe du SG de l’époque.  De même de  porte –parole  du MPCI, la première dénomination de la rébellion, il s’est auto proclamé «  président »  de cette organisation. Cette démarche est constante chez ce garçon.  



Une épine dans le pied qui sera dure à arracher pour nos autorités



Il dit vouloir désormais incarner la  « résistance politique »  au régime actuel. Il faut surtout s’attendre à des révélations compromettantes pour les autorités en place. Il est certain que le Chef de l’Etat, et l’ex PAN partagent un certain nombre de secrets  liés aux différentes crises. 


L’avocate Bamba Affousiata Lamine,  avait  promis des  révélations sur le 19 Septembre 2002, et même sur le 24 Décembre 1999. Mais aucune information compromettante pour le régime n’a filtré dans son  « adresse à la nation »  sur son live facebook.  Il dit avoir pris en compte le conseil de  chefs d’Etats de la sous-région.  


Cela ne signifie pas pour autant que les choses en resteront là. On ne voit pas Guillaume Soro ne pas utiliser à son avantage une information qui peut nuire au régime. Si cette guerre des révélations est véritablement lancée,  alors  le pouvoir risque gros. Le député de Ferké conserve une grande  capacité de nuisance sur le terrain politique.



Une future médiation sera-t-elle la bienvenue ?


Il faut faire attention à ce niveau. Beaucoup s’activent en ce moment et veulent entreprendre une médiation entre le Président de la République et le député de Ferké au nom de la paix. Es-ce une idée merveilleuse ? Aujourd’hui  l’individu est pris la main dans le sac, il est cerné. Toute médiation lui accorderait du répit, lui permettrait de rebondir, de reconstituer ses réseaux,  lui donnerait une stature d’égal à celle du Président de la République, ce qui serait dangereux pour la suite.


C’est une personne qui a des ambitions présidentielles  établies,  ce qui en soi n’a rien de répréhensible, mais dont le plan pour accéder au pouvoir prévoyait une insurrection armée avec la « disparition » du Chef de l’Etat.  Aucune médiation ne peut traiter le fond de l’affaire. L’homme ne réfute pas la conversation sur la bande sonore, mais prétend qu’elle « date de 2017 », et que les propos sont « sortis de leur contexte ».


Il faut se souvenir qu’il n’a pas reconnu les écoutes relatives à la tentative de putsch au Burkina. Cette fois il les reconnait. Il est donc normal que la justice soit enclenchée. Et la fermeté s’impose. Que ce serait-il passé s’il avait pu tranquillement mené à bien son « projet » ? Ou en serions-nous aujourd’hui ?


Voir le dos du nageur et le laisser s’en aller, n’est  pas une politique payante, nous l’avons tous constaté dans ce pays. Il faut  retirer le tapis sous les pieds de ce garçon, il faut mettre la pression sur lui, il doit se sentir traqué, il doit être  sur la défensive. Dieu aime et protège, mais Dieu châtie  aussi il ne faut pas l’oublier.

DIEU Bénisse la Côte d’Ivoire.

Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com

Commentaires

  1. Quand les preuves ne sont pas concordantes il faut éviter l'euphorie de la raison. Guillaume soro est le pere de la rebellion pourtant cette rebellion a combattu pour que le président actuel soit président et non soro guillaume. Il affirme avoir parlé au chef de l'état en 2017 de cette meme opération alors pourquoi le poursuivre maintenant? Quand on sait qu'on a une justice qui condamne en une seule séance de proces la ou cela doit prendre au moins un ans dans les Grandes démocraties, il faut se poser des questions. Le pays a besoin de paix et le président devrait songer a adhérer a ce processus au lieu d'instaurer la peur. Merci.

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  2. Quand les preuves ne sont pas concordantes il faut éviter l'euphorie de la raison. Guillaume soro est le pere de la rebellion pourtant cette rebellion a combattu pour que le président actuel soit président et non soro guillaume. Il affirme avoir parlé au chef de l'état en 2017 de cette meme opération alors pourquoi le poursuivre maintenant? Quand on sait qu'on a une justice qui condamne en une seule séance de proces la ou cela doit prendre au moins un ans dans les Grandes démocraties, il faut se poser des questions. Le pays a besoin de paix et le président devrait songer a adhérer a ce processus au lieu d'instaurer la peur. Merci.

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  3. C'est du chiffon. Circonscrire la candidature de Soro à une soif inextinguible du pouvoir et des honneurs c'est faire la propagande du régime. Par ailleurs, ce n'est pas à vous de dire comment doit se traiter cette affaire, x'c'e un commentaire partisans qui n'a pas sa place en journalisme.

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