La démarche froide et glaçante de Soro Guillaume Kigbafori
L’écoute des enregistrements
attribués au député de ferké, Soro Guillaume, et la découverte des armes de
guerre, ont constitué un choc pour
l’opinion, et jeté un froid sur les fêtes de fin d’année. Dans
l’enregistrement, on peut entendre
l’homme détailler calmement et froidement une opération militaire « dont la puissance de feu sera telle que les gens
vont se rallier », une opération
qui « sera brève afin de ne pas s’enliser
».
L’homme se prévaut du
soutien de neuf sur dix des ex com-zone, ces commandants de zone du temps de la
rébellion, qui font aujourd’hui tous parti de la haute hiérarchie de l’armée. Enfin il se donne un maximum d’un an pour
déclencher l’opération et «accéder à la
magistrature ». Glaçant. Comment en est-on arrivé là ?
L’addiction
Esprit indépendant,
caractère trempé, le député de ferké croit dur comme fer à son « destin présidentiel ». La volonté de devenir un jour président n’a
jamais abandonné ce garçon. Cette
addiction au pouvoir lui vient du temps où en tant que patron de la rébellion,
il dominait sur le Centre, le Nord et L’ouest du pays, soit plus de la moitié du territoire ivoirien.
Un embryon d’Etat avait été
mis sur pied, avec la centralisation de la collecte des taxes, des forces militaires qui faisaient aussi
office de police, un personnel civil, une télévision, des représentants
officieux dans certaines capitales africaines, le tout chapeauté par un « cabinet présidentiel ». Guillaume
Kigbafori Soro faisait des tournées dans cette partie du pays, qui n’avaient
rien à envier aux tournées présidentielles du point de vue de la mobilisation. Tous les 06 Août il s'adressait à la population dans un message en direct, et le lendemain soit le 07 Août, il présidait un défilé militaire.
En 2007, il fut nommé premier ministre suite
aux « accords de Ouagadougou ».
Ainsi il avait à charge la politique économique, en plus de
son pouvoir absolu dans la partie du pays que les autorités d’Abidjan ne contrôlaient que sur le papier. Il a
acquis une stature présidentielle durant
cette période (Avril 2007- Octobre 2010),
recevant les personnalités en visite dans le pays. Il était plus en vue que le Président de la
République.
Evidemment tout cela a créé
une addiction. L’homme veut retrouver la
position qui lui a valu tant d’honneurs et de privilèges. Soro Guillaume est
quelqu’un qui a exercé le commandement. Et ce n’est pas à 47 ans qu’il va
prendre sa retraite. Le Président de la
République a clairement désigné son potentiel successeur. Ainsi les
perspectives s‘éloignent pour lui. Il était inévitable qu’il tente de revenir par « tous les moyens ». En
réalité le plan qu’il détaille dans l’enregistrement audio était à prévoir, d'autant plus que le pouvoir avait connaissance de son implication dans les mutineries de 2017.
L’armée ivoirienne
Dans l’enregistrement l’homme dit avoir le soutien de « 9 com
zone sur 10 ». En fait il semble plutôt qu’ils l’aient tous dissuadé de se lancer dans l’aventure
parce qu’elle entrainerait des combats fratricides. L’armée ivoirienne s’est
lourdement équipée ces trois dernières années, non pas à cause d’une éventuelle
tentative de déstabilisation interne, mais du fait de la menace djihadiste.
Elle est parfaitement outillée pour faire face à une
mutinerie ou toute autre crise similaire. Les crises du type de celles de 99 ou de 2002 seront très vite
circonscrites. L’Armée ivoirienne a du métier pour traiter ces cas de figures désormais. Le député Soro Guillaume a vite compris qu’il serait isolé dans son entreprise. La cohésion de l’armée ne pourrait pas faire
prospérer une insurrection militaire. En
revanche, la « disparition » du président briserait cette cohésion et créerait
« du vide », d’où l’attentat projeté contre le Chef de L’Etat.
Il semble que les armes
découvertes dans la lagune à Assinie étaient destinées à l’attaque de la
résidence présidentielle dans cette ville, où le Chef de l’Etat passe ses
moments de villégiature, et durant lesquelles sa protection est certes
importante, mais ne peut pas bénéficier du soutien des casernes comme à Abidjan.
Rappelons que cette approche fut mise en œuvre par le président
Kagamé en 1994. Son armée (le front patriotique rwandais), n’avait pas les
moyens de l’emporter face à l’armée gouvernementale. Il a fallu abattre l’avion
du président rwandais de l’époque, Juvénal Habyarimana. La désorganisation et le flottement qui
ont suivi, ont permis à ces forces de
progresser rapidement, et prendre la capitale Kigali. Mais dans l’intervalle le
génocide s’est produit.
Au Mali également nous avons
eu un scénario similaire. Dès qu’Ahmadou Toumani Touré fut renversé, les
djihadistes qui étaient alors contenus par l’armée malienne sur la frontière
algérienne, sont passés à l’offensive pour conquérir tout le Nord et le centre
du Mali. Cela fut possible parce qu’en face l’armée était désorganisée, il
fallait remettre en place de nouvelles chaînes de commandement. Et cela prend
du temps.
Le projet du député de Ferké Soro Guillaume
Kigbafori est glaçant et fait froid dans
le dos, ce projet est tout simplement démoniaque. Il en dit long sur la « soif »
de
l’homme d’être président, sur la
profondeur de son addiction au pouvoir.
Le « régime de transition »
Des rumeurs font état que le
nom du président Bédié serait cité dans la bande sonore, qui il faut le
souligner, n’a pas été présentée à la
presse dans son intégralité. Le président Bédié aurait été le « président de la transition » qui se serait mise en place. De par sa
stature, il aurait apporté une caution morale au «régime». Si elles étaient prouvées, ces informations encore une fois
mettraient en lumière le manque de lucidité
du président Bédié.
Comment peut-il croire un
seul instant que Soro Guillaume va s’ingénier à monter toute l’opération pour
laisser quelqu’un d’autre régner à sa place ? Ceux qui ont pensé que de cette transition sortirait un régime « démocratique » ont fait
preuve d’une totale naïveté. Soro
Guillaume aurait rapidement reconstitué la cohésion de l’armée autour de lui,
et fait place nette en mettant tout le monde sur la touche.
L’individu a toujours régné sans partage, partout où il est passé, que ce soit en tant
que SG de la fesci, ou patron de la rébellion. Partisan de la manière forte, il
ne supporte aucune contradiction, il aurait vite réduit au silence l'opposition. Et sa présidence aurait été une présidence à vie, car l’homme est un
putschiste dans l’âme. Or un putschiste
ne rend jamais le pouvoir (Kagamé, Déby,
Museveni, Obiang, Compaoré, etc……)
Il faut savoir qu’il n’avait
pas été élu SG de la fesci. Il n’était
qu’un « secrétaire de
section » et s’est auto proclamé SG
car le poste était vacant suite au départ en Europe du SG de l’époque. De même de porte –parole
du MPCI, la première dénomination de la rébellion, il s’est auto
proclamé « président » de
cette organisation. Cette démarche est constante chez ce garçon.
Une épine dans le pied qui
sera dure à arracher pour nos autorités
Il dit vouloir désormais
incarner la « résistance
politique » au régime actuel. Il
faut surtout s’attendre à des révélations compromettantes pour les autorités en
place. Il est certain que le Chef de l’Etat, et l’ex PAN partagent un certain
nombre de secrets liés aux différentes
crises.
L’avocate Bamba Affousiata
Lamine, avait promis des révélations sur le 19 Septembre 2002, et même
sur le 24 Décembre 1999. Mais aucune information compromettante pour le régime
n’a filtré dans son « adresse à la
nation » sur son live facebook. Il dit avoir pris en compte le conseil de chefs d’Etats de la sous-région.
Cela ne signifie pas pour
autant que les choses en resteront là. On ne voit pas Guillaume Soro ne pas
utiliser à son avantage une information qui peut nuire au régime. Si cette
guerre des révélations est véritablement lancée, alors
le pouvoir risque gros. Le député
de Ferké conserve une grande capacité de
nuisance sur le terrain politique.
Une future médiation
sera-t-elle la bienvenue ?
Il faut faire attention à ce niveau. Beaucoup s’activent en ce moment et
veulent entreprendre une médiation entre le Président de la République et le
député de Ferké au nom de la paix. Es-ce une idée merveilleuse ? Aujourd’hui l’individu est pris la main dans le sac, il
est cerné. Toute médiation lui accorderait du répit, lui permettrait de
rebondir, de reconstituer ses réseaux, lui donnerait une stature d’égal à celle du
Président de la République, ce qui serait dangereux pour la suite.
C’est une personne qui a des
ambitions présidentielles établies, ce qui en soi
n’a rien de répréhensible, mais dont le plan pour accéder au pouvoir prévoyait
une insurrection armée avec la « disparition » du Chef de l’Etat. Aucune médiation ne peut traiter le fond de
l’affaire. L’homme ne réfute pas la conversation sur la bande sonore, mais prétend
qu’elle « date de 2017 », et que les propos sont « sortis de
leur contexte ».
Il faut se souvenir qu’il
n’a pas reconnu les écoutes relatives à la tentative de putsch au Burkina. Cette
fois il les reconnait. Il est donc normal que la justice soit enclenchée. Et la
fermeté s’impose. Que ce serait-il passé s’il avait pu tranquillement mené à
bien son « projet » ? Ou en serions-nous aujourd’hui ?
Voir le dos du nageur et le
laisser s’en aller, n’est pas une
politique payante, nous l’avons tous constaté dans ce pays. Il faut retirer le tapis sous les pieds de ce garçon,
il faut mettre la pression sur lui, il doit se sentir traqué, il doit
être sur la défensive. Dieu aime et
protège, mais Dieu châtie aussi il ne
faut pas l’oublier.
DIEU Bénisse la Côte
d’Ivoire.
Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com
Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com
Quand les preuves ne sont pas concordantes il faut éviter l'euphorie de la raison. Guillaume soro est le pere de la rebellion pourtant cette rebellion a combattu pour que le président actuel soit président et non soro guillaume. Il affirme avoir parlé au chef de l'état en 2017 de cette meme opération alors pourquoi le poursuivre maintenant? Quand on sait qu'on a une justice qui condamne en une seule séance de proces la ou cela doit prendre au moins un ans dans les Grandes démocraties, il faut se poser des questions. Le pays a besoin de paix et le président devrait songer a adhérer a ce processus au lieu d'instaurer la peur. Merci.
RépondreSupprimerQuand les preuves ne sont pas concordantes il faut éviter l'euphorie de la raison. Guillaume soro est le pere de la rebellion pourtant cette rebellion a combattu pour que le président actuel soit président et non soro guillaume. Il affirme avoir parlé au chef de l'état en 2017 de cette meme opération alors pourquoi le poursuivre maintenant? Quand on sait qu'on a une justice qui condamne en une seule séance de proces la ou cela doit prendre au moins un ans dans les Grandes démocraties, il faut se poser des questions. Le pays a besoin de paix et le président devrait songer a adhérer a ce processus au lieu d'instaurer la peur. Merci.
RépondreSupprimerC'est du chiffon. Circonscrire la candidature de Soro à une soif inextinguible du pouvoir et des honneurs c'est faire la propagande du régime. Par ailleurs, ce n'est pas à vous de dire comment doit se traiter cette affaire, x'c'e un commentaire partisans qui n'a pas sa place en journalisme.
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