Les perspectives de l'économie ivoirienne en 2025
Abidjan le 31 Décembre 2024
La trajectoire ascendante actuelle de l'économie ivoirienne va-t-elle se maintenir ?
En ce dernier jour de l’année 2024, on va se projeter quelque peu sur le futur économique de la CI. Evidemment personne n'a la prétention de prédire le lendemain. Mais au vu de ce qui se passe aujourd’hui, on peut définir la trajectoire de certaines variables de l’économie, en partant du principe que l’environnement restera stable.
Car
ce qui est le plus défavorable à l’économie, c’est un environnement fluctuant,
incertain, un environnement qui ne permet aucune visibilité. Ainsi ce
n’est pas tant la démocratie en elle-même qui est un terrain favorable à
l’économie, mais la stabilité couplée à une politique libérale et
pro-investissement. Voilà qui est clair.
Sur le papier les indicateurs macroéconomiques sont globalement excellents, l’économie ivoirienne est dans une phase ascendante depuis un certain nombre d’années, creusant l’écart avec tous ses partenaires sur le continent. A titre de comparaison, le budget 2025 de la CI ( 15 339 milliards CFA) est supérieur à la somme de celui du Sénégal (6 395 milliards FCFA) et du Cameroun (7 318 milliards CFA) les principales économies de la zone CFA.
Le pays est devenu la neuvième
économie du continent, avec un PIB avant tout agricole où l’or et la production
pétro-gazière montent toutefois en puissance. Ainsi selon les Nations
Unis, le pays reste la première destination de l’immigration inter africaine,
devant l’Afrique du Sud.
Les installations de la Société Ivoirienne de Raffinage-SIR. Prévue de longue date, la seconde
raffinerie verra-t-elle le jour avec le boom pétrolier qui s'annonce ?
Aujourd'hui sur le
plan économique, les regards se portent désormais sur l'or et le
pétrole. Le 28 Août 2023, la Côte d’Ivoire lançait la production du
gisement "baleine", dont la découverte fut annoncée en Septembre
2021. Le 07 Mars 2024, la découverte d'un nouveau gisement,
baptisé "calao", était annoncée. Ces deux champs pétroliers vont
porter la production ivoirienne à 250 000 barils par jour à partir de
2027, le pays va alors intégrer le top-10 des producteurs africains, se
positionnant à la sixième ou la septième place.
Concernant l’or, deux
importants gisements ont été annoncés en 2024, dont le plus grand du pays (le
"projet Koné"). Ce sont les plus vastes gisements découverts à ce
jour. Un gisement de coltan a également été découvert. Le 19 Décembre 2024,
était lancé le chantier de la plus grande mine d’or du pays, la troisième plus
grande mine d’Afrique de l’Ouest. Les deux "méga-gisements"
découverts en 2024 entreront en production en 2027. Les mines qui seront
construites seront alors plus grandes que celle lancée le 19 Décembre.
On peut s’apercevoir que 2027 sera une année charnière pour l’économie ivoirienne, avec un boom prévu dans les productions aurifère et pétro-gazière. Selon les projections des Nations-Unis, le pays deviendra la septième économie du continent en 2027. Bien entendu cela dépendra de ce qui se passera avant cette échéance, en d’autres termes durant les années 2025 et 2026.
Un
environnement pas nécessairement démocratique mais stable (il faut insister sur
ce mot) sera nécessaire pour faire entrer l’économie ivoirienne dans cette nouvelle
phase d’expansion. Ainsi, pas besoin de grands discours, pas besoin de croquis,
pour faire comprendre aux Ivoiriens qu’ils ont intérêt à maintenir la paix dans
leur pays, s'ils veulent le voir décoller une bonne fois pour toutes.
La population "levantine" en CI, amenée à jouer un rôle toujours plus croissant dans
l'expansion de l'économie.
Il faut aussi insister sur le rôle catalyseur de
l’immigration dans l’expansion économique. La CI a besoin de l’immigration,
d’où qu’elle vienne, surtout l’immigration libanaise. Le boom immobilier actuel
dans la zone Marcory-Biétry, le boom immobilier et industriel dans la nouvelle
zone du PK-24 de l’autoroute du Nord, sont le fait de la composante
’’levantine’’ de la population ivoirienne (les Libanais au sens large,
c’est-à-dire tous les arabes). Ils ont une incidence majeure sur l’activité, il
est dans l’intérêt de la CI de les attirer davantage. Les pays africains qui
leur ’’ferment’’ les portes n’ont rien compris à l’économie.
L’immigration africaine est aussi une aubaine pour la
CI. Un citoyen africain qui s’établit dans le pays pour « se
chercher » comme on le dit en Côte d’Ivoire, aura une incidence sur
l’Offre parce qu’il va nécessairement exercer une activité, et sur la Demande
parce qu’il va consommer des biens et services. Ainsi une part importante du
dynamisme actuel de la CI provient de ce phénomène. La CI gagne à être
ouverte, à pérenniser son statut de première destination de l’immigration
interafricaine, à être la nation la plus cosmopolite du continent.
Bonne année
à tous.
Image forte
Au Nigéria, le prix record du riz marque l'échec du président Bola Tinubu contre
l'inflation.
Pourquoi les grands pourfendeurs du CFA se taisent-ils sur l'inflation ravageuse du pouvoir d'achat des Nigerians ? Une inflation qui affame la population, en plaçant les prix des denrées de première nécessité hors portée. Aujourd'hui ce pays est au bord de la faillite, malgré les gigantesques revenus qu'il tire de son pétrole. Et dire que certains le voient comme le garant de la future monnaie unique de la CEDEAO. Quel manque de lucidité !!!
Le Sénégal n'a pas la souveraineté sur le CFA parce qu'il partage la monnaie avec la Côte d'ivoire, le Bénin, le Togo et la Guinée Bissau. Quant aux pays de "l'AES", ils doivent être exclus sans tarder de l'UEMOA. Ils ne doivent plus être dans la zone CFA, qu'ils pourfendent à longueur de journée en accusant les autres pays d'être des "colonies", d'être la chasse gardée de la France.
En Europe, ni la France, ni même l'Allemagne n'ont le contrôle absolu sur l'Euro parce que c'est une monnaie communautaire. Mais cette monnaie repose sur la force de l'économie allemande qui est en quelque sorte le garant de l'euro. Or au sein de la CEDEAO, le Nigéria est incapable d'assumer ce rôle. Comment peut-il être vu comme le garant de la future monnaie unique ? Pourquoi les Africains sont-ils si aveugles à ce point ?
Si les pays de l'AES sont exclus de la CEDEAO mais demeurent dans l'UEMOA, cela n'aura aucun sens, et cela rique d'être fatale à la CEDEAO qui sera vu comme une organisation inutile. Ils doivent être exclus de l'UEMOA. Par ABDOUL KHADRE SAKHO khad.sak@gmail.com
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